Robert Hyde
Agriculteur n° : 2095863
Ferme : Manor Farm
Localisation : Dorset
Race : Dorset Down
Taille du troupeau : 1 047
L'héritage de la laine : l'histoire d'un agriculteur sur la tradition et la durabilité
Nichée dans un paysage vallonné, cette ferme de 320 hectares abrite un troupeau de moutons prospère et des cultures arables florissantes. C'est un lieu chargé d'histoire, de famille et d'un profond lien avec la terre. Depuis plus de 20 ans, cette ferme est entièrement exploitée en agriculture biologique, un choix qui vise autant à préserver le passé qu'à assurer l'avenir.
« Je suis agriculteur depuis cinq générations », explique M. Hyde. « C'est une ferme familiale, et notre troupeau de moutons Dorset Down est là depuis 1846. C'est probablement le plus ancien troupeau de moutons Dorset Down existant, et certainement le plus grand troupeau de pure race du coin. »
Il partage son histoire avec une chaleur qui souligne les racines profondes de ce lieu, où lui et sa compagne vivent et travaillent aux côtés d'un autre ouvrier agricole dévoué. Ensemble, ils prennent soin des moutons, cultivent l'avoine et l'orge, et gèrent un écosystème parfaitement rodé, mis au point au fil des décennies.
Le passage au bio
C'est en 1999 que la ferme a franchi le pas vers la certification biologique, même si, comme l'explique l'agriculteur, cela ressemblait plus à une progression naturelle qu'à un bouleversement radical. « J'y étais presque déjà », explique-t-il, « il ne me restait plus que les formalités administratives ! »
« C'est vraiment bien. Tout ce que nous faisons maintenant est intégré : chaque partie du système s'alimente mutuellement. Par exemple, nous cultivons du trèfle rouge, qui a une double fonction : il nourrit les moutons et, grâce à sa capacité à fixer l'azote, il enrichit le sol pour la prochaine récolte de céréales. Les moutons, quant à eux, mangent le surplus de céréales, et leurs déjections enrichissent naturellement la terre. Tout est lié. »
Cette approche holistique s'étend même au troupeau lui-même. La ferme maintient un troupeau fermé depuis plus d'un siècle, ce qui signifie que chaque mouton est né et élevé sur place. « Nous n'avons pas acheté de femelle depuis au moins 120 ans », précise-t-il, « et aucun bélier étranger depuis 30 ans. » Grâce à une gestion rigoureuse de l'élevage, le troupeau reste autonome et résilient, évitant ainsi bon nombre des difficultés liées aux introductions extérieures.
Un village appelé laine et une famille nommée agneau
Le cadre idyllique de la ferme, dans le village de Wool, semble un peu comme une coïncidence. « Le nom est en fait une déformation du mot "Well", qui signifie source, en raison des sources naturelles de la région », explique-t-il. « Mais c'est quand même un sujet de conversation passionnant ! » Et comme si ce n'était pas assez fortuit, il partage un autre détail : « Un de mes ancêtres s'appelait Lamb. Du coup, c'est presque une fatalité que je travaille avec des moutons, je ne pourrais pas faire autre chose, n'est-ce pas ? »
Ce qui distingue l'élevage ovin biologique
Lorsqu'on l'interroge sur les différences entre l'agriculture biologique et l'agriculture traditionnelle, sa réponse est aussi réfléchie que passionnée. « Depuis combien de temps avez-vous encore ?! La réponse est simple : nous cultivons sans produits chimiques. Nous n'utilisons ni pesticides ni engrais chimiques sur les cultures ni sur les animaux », répond-il. Mais la vérité derrière cette différence est plus profonde. « Avec les moutons, nous essayons constamment de viser le long terme pour maintenir la santé de l'animal à un niveau où il peut se prendre en charge. Ainsi, renforcer leur système immunitaire et les maintenir en bonne santé leur permet de faire ce qu'ils veulent naturellement, plutôt que de créer des situations intenses. Nous croyons qu'il faut tout ralentir pour qu'ils grandissent, réagissent et survivent. »
La même philosophie s'applique à la terre. En cultivant des plantes riches en nutriments comme le trèfle rouge, le sol s'enrichit naturellement en azote, améliorant ainsi sa structure sans avoir recours à des engrais chimiques. Cela crée un cycle d'auto-renouvellement bénéfique pour les cultures, les moutons et la terre elle-même. « Les excréments de mouton jouent un rôle », explique-t-il, expliquant qu'ils sont eux aussi organiques. « Ils décomposent le sol, améliorant ainsi son équilibre naturel et sa santé. »
Moutons, laine et un héritage d'excellence
Les moutons de la ferme Hyde sont des Dorset Down ; ils témoignent de générations de gestion rigoureuse. « La race a été créée dans les années 1920, non loin d'ici, par un croisement entre une South Down et une brebis locale. C'est une race à laine fine, et mon père et mon grand-père ont toujours sélectionné les moutons à laine fine de notre troupeau, non seulement parce qu'ils sont plus résistants aux intempéries, mais il existe aussi un lien entre ces moutons à laine fine et ceux qui sont plus heureux et en meilleure santé. »
Ce souci du détail n'est pas passé inaperçu. La ferme a été reconnue pour la qualité de sa laine, étant finaliste pour les prix de Producteur de laine de la décennie en 2000 et de Producteur de laine de l'année en 1995.
La longueur de la fibre est essentielle, tout comme son élasticité pour ces récompenses. C'est également pour ces raisons que la laine Dorset Down est idéale pour la literie. Le rebond et la résilience de la fibre sont parfaits pour envelopper vos couettes, oreillers et surmatelas.
Le rythme de la vie à la ferme
Une journée typique à la ferme commence tôt, par une vérification du troupeau pour s'assurer que tout va bien. « On ne sait jamais ce qui a pu se passer pendant la nuit », dit-il. Après le petit-déjeuner et quelques appels téléphoniques, la journée de travail peut consister à trier les moutons pour la tonte ou le scanner, ou encore à les amener au pâturage.
« Nous déplaçons les moutons tous les 10 jours pour les maintenir en bonne santé », explique-t-il. « Un vieux dicton dit : "Aucun mouton ne devrait entendre les cloches de l'église deux fois depuis le même champ." » Cette pratique permet non seulement d'éviter le surpâturage, mais aussi de laisser à l'herbe le temps de se régénérer et de préserver l'hygiène.
Les tâches saisonnières comme la fenaison, les semis ou la récolte des céréales rythment l'année, chaque tâche étant soumise aux caprices de la météo. La météo est la seule chose que nous ne pouvons pas contrôler à la ferme, mais elle est fondamentale pour tout ce qu'ils font. Trop peu de pluie en été signifie pas d'herbe pour les moutons, et trop de pluie en hiver transforme tout en boue. « Nous devons composer avec ces cycles naturels et cela détermine notre travail quotidien. »
La joie du printemps
Malgré tous les défis, il y a une période de l'année qui vaut la peine d'être vécue. « Mai est le meilleur mois », dit-il. « L'hiver est derrière nous, tout pousse vite et les jours rallongent. On sent un certain optimisme : on se dit : "C'est formidable et on sent que tout va bien se passer cette année." »
Les journées plus longues du printemps permettent d'accomplir plus de travail, ce qui, à son tour, alimente un sentiment de progrès et de possibilités. « Nous aimons le printemps, les jours qui rallongent et toutes les raisons naturelles, qui sont fondamentales pour ce que nous faisons. »
Ici, dans cette charmante ferme du village de Wool, chaque détail – des moutons qui paissent dans les champs au trèfle rouge qui enrichit le sol – témoigne d'une histoire d'harmonie biologique, de durabilité et de dévouement. C'est un mode de vie profondément ancré dans la tradition, mais toujours tourné vers l'avenir, garantissant la pérennité de cette ferme et de son héritage pour les générations futures.
1 commentaire
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